Souffrance au travail

Quand le travail va bien…

Le travail est une magnifique opportunité de mener des actions utiles, efficaces, de résoudre les difficultés qui surgissent, d’inventer des réponses parfois.

Lorsque tout va bien, le travail permet de se grandir sans cesse, d’apprendre, de transmettre, de créer. Il permet de tisser des liens avec d’autres personnes, qui ont elles aussi un rôle à jouer pour que le travail puisse être fait. Et bien fait. De participer à des échanges sur le métier, d’y rencontrer d’autres points de vue, d’autres méthodes et de construire ensemble la gamme des possibles. Il permet aussi de se tromper parfois, et d’apprendre de nos erreurs, parfois plus encore que de nos succès !

Lorsque le travail reste sain et vivace, même et surtout traversé par différentes façons de faire, il s’appuie sur un collectif qui permet à chacun « de ne pas errer seul parmi l’étendue des bêtises possibles » (Darré, 1994, cité par Clot Y. et Faïta D. dans la revue Travailler n°4).


Apparition de la souffrance au travail

Parfois, cette dynamique se grippe. La souffrance s’invite au travail. L’erreur n’est plus permise, les réussites semblent aller d’elles-mêmes et n’appellent plus de reconnaissance. Les objectifs trop élevés délitent les solidarités, les temps d’échanges s’étiolent, les effectifs fondent. La pression devient trop forte, la limite entre temps de travail et temps de vie privée s’estompe. L’autonomie prescrite n’est plus accompagnée de marges de manœuvre sur les moyens à mobiliser pour réaliser sa tâche. Les travailleurs se sentent isolés, malmenés, parfois mêmes victimes de harcèlement moral.

Le sens de l’activité se perd. Aller au travail devient difficile et fait souffrir, pouvant mener au surmenage, à l’épuisement, au burn-out. Ou à son reflet opposé, l’épuisement par l’ennui, notamment dans les situations de mises au placard.

Ces difficultés peuvent concerner des salariés, des patrons, des indépendants…


Les signes de la souffrance au travail

De nombreux symptômes peuvent accompagner cette souffrance au travail, comme par exemple (liste non exhaustive) :

  • Troubles du sommeil, fatigue, anxiété, perte d’appétit ou au contraire grignotage compulsif, douleurs (au dos, au ventre…)…
  • Difficultés à se concentrer ou à s’intéresser, troubles de la mémoires, difficultés croissantes à prendre des décisions même simples, tristesse, repli sur soi, perte d’envie…
  • Irritabilité voire violence, pensées suicidaires, prise de substances (alcool, drogues, alternance de produits excitants et calmants, etc.).

La souffrance au travail s’exprime dans le psychisme, mais aussi dans le corps, souvent dans le registre de nos fragilités personnelles (le genou pour l’un, l’appareil digestif ou sexuel pour l’autre, etc etc), et peut aller jusqu’au système immunitaire.


Accompagnement de la souffrance au travail

Il est alors important de dire sa souffrance, de la faire entendre et reconnaître par le psychologue. L’accompagnement permet d’en retrouver le fil conducteur depuis l’apparition des premières difficultés, de mieux en cerner les contours et les mécanismes, pour s’en libérer et construire une suite apaisée à son histoire professionnelle.

Il est parfois utile de travailler en réseau. Les accompagnements peuvent ainsi nécessiter un travail d’échange pluridisciplinaire avec différents professionnels : médecins généralistes, médecins du travail, psychiatres, avocats spécialisés, structures associatives, instances représentatives du personnel… Toujours avec votre accord.


Secret professionnel, déontologie

L’activité du psychologue repose notamment sur la garantie de la confidentialité des échanges, dans le respect du secret professionnel. Elle est encadrée par le code de déontologie des psychologues.